OTTAWA, Ontario— Humane World for Animals Canada, anciennement appelée Humane Society International, exhorte le gouvernement fédéral à mettre fin immédiatement à l’importation inhumaine de macaques capturés dans la nature.
Plus tôt cette année, des spéculations et une vive indignation ont éclaté à l’idée que des macaques importés du Cambodge et présentés comme issus de l’élevage en captivité puissent en réalité avoir été capturés dans la nature. De nouvelles données obtenues confirment qu’entre 2021 et 2023, le Canada a importé près de 1 800 macaques sauvages en provenance du Cambodge et de l’île Maurice. Parmi eux, 1 772 étaient des macaques à longue queue, une espèce menacée, capturés dans la nature à l’île Maurice, et 24 macaques sauvages supplémentaires ont été importés du Cambodge.
Le Canada se classe désormais, aux côtés des États-Unis, parmi les plus grands importateurs au monde de macaques sauvages et menacés — une pratique qui cause d’immenses souffrances animales, augmente le risque de futures pandémies et compromet la fiabilité scientifique.
« Le Canada ne doit pas devenir un refuge pour la cupidité des entreprises qui exploitent des espèces menacées et mettent en péril la santé publique », a déclaré Shaarika Sarasija, Ph. D., directrice du programme de recherche et des sciences réglementaires. « Nous exhortons le gouvernement à prendre des mesures décisives pour mettre fin à ces importations, afin de protéger le bien-être animal, la santé publique et l’intégrité scientifique. »
Le macaque à longue queue a été classé comme espèce en voie de disparition par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en 2022, mais il reste le primate non humain le plus utilisé dans la recherche et les tests. À la suite de la suspension par la Chine des exportations de macaques pendant la pandémie de COVID-19, la demande a explosé à l'échelle mondiale, créant un déficit d'approvisionnement que le Canada semble exploiter.
Le commerce des macaques sauvages soulève de graves préoccupations, car les animaux souffrent énormément lors de leur capture, de leur transport et de leur captivité. De plus, les primates sauvages présentent un risque important pour la santé publique, car ils sont porteurs de maladies qui pourraient se propager à l'homme et même entraîner de futures pandémies. Les primates élevés en captivité donnent des résultats peu fiables, et les animaux capturés dans la nature présentent un risque encore plus grand, car ils n'ont pas d'antécédents ni de profil génétique standardisés. Selon les données publiques de Statistique Canada, la majorité de ces macaques sauvages sont importés dans des installations au Québec.
Humane World for Animals demande au gouvernement du Canada :
- D'interdire l'importation (sauf pour la réhabilitation dans des refuges), la vente et l'utilisation de primates capturés dans la nature.
- De prendre des mesures significatives pour améliorer le bien-être de tous les macaques sauvages importés au Canada, aux frais de l'importateur.
- D'investir dans des méthodologies nouvelles sans cruauté (NAM) basées sur la biologie humaine.
- Améliorer la transparence en préconisant la publication de rapports au niveau organisationnel sur l'utilisation des primates dans les données du Conseil canadien de protection des animaux (CCPA) et l'examen de tous les protocoles impliquant des primates par des scientifiques issus d'ONG de protection des animaux.
FAITS
- Les macaques à longue queue ont été classés comme « en danger » par l'UICN en 2022. Ils sont les primates non humains les plus utilisés dans la recherche et représentent 10 % de la valeur mondiale des exportations d'animaux.
- Chaque macaque a une valeur commerciale supérieure à 15 000 dollars. La demande a explosé après que la Chine, auparavant le plus grand fournisseur, a cessé ses exportations en 2019 en raison de la pandémie de COVID-19. Le Canada a alors commencé à importer des macaques sauvages.
- Le Canada et les États-Unis représentent ensemble près de 99 % de toutes les importations de macaques sauvages depuis la pandémie. À lui seul, le Canada a importé 12 % du total mondial entre 2021 et 2023 (les données commerciales de la CITES ne sont disponibles que jusqu'en 2023).
- Le Conseil canadien de protection des animaux ne fournit actuellement pas de ventilation des données au niveau des institutions concernant l'utilisation des primates ou d'autres animaux, ce qui limite la transparence et la reddition de comptes.